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5 questions E-mailées à Sidaids en Mai 1999, et qui hélas pourraient encore l'être aujourd'hui

Merci aux professionnelLEs qui à l'époque m'ont aidée à proposer des réponses à ces questions
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Je voudrais pouvoir évaluer les risques selon mes pratiques sexuelles. Ce n'est qu'avec cette prise de conscience pratique sur la transmission du virus que je pourrais alors adopter un comportement sans risque

question #1

Il me semble que lorsque je caresse mon amante, les risques de contamination sont nuls, y compris avec pénétration vaginale (bien sûr, sans blessure sur les doigts et hors périodes règles, ce qui est tout de même souvent le cas)
La présence du virus dans les sécrétions vaginales est-elle importante (autant que dans le sperme) ?

Réponse proposée par le Dr Christine Fernandez *

LA CONCENTRATION DU VIH DANS LE FLUIDE VAGINAL (hors période des règles) EST NETTEMENT MOINS IMPORTANTE QUE DANS LE SPERME parce que ce dernier est un fluide beaucoup plus riche en cellules et en particulier en cellules "blanches" (macrophages, lymphocytes cibles du VIH...), alors que les secrétions vaginales sont davantage une exudation (une transsudation de la muqueuse, équivalent de la transpiration par la peau) qui débute avec l'excitation sexuelle (avec dilatation des vaisseaux, en réponse à une congestion pulvienne...)
REMARQUE 1 : La plus forte concentration du VIH dans le sperme est un des facteurs expliquant la plus grande vulnérabilité des femmes dans le rapport hétéro. Les autres facteurs étant la plus grande surface muqueuse, l'éjaculation sous pression (facilitant la transmission), le vagin-réservoir, etc.
Ainsi, une étude récente, menée sur 400 couples séro-différents de 1985 à 1995 et parue dans l'American Journal of Epidemiology (source DGS, division Sida) révèle que les femmes ont 8 (huit) fois plus de risques d'être infectées par le VIH lors d'un rapport sexuel unique, que les hommes.
Alors que les études qui avait précédé faisaient jusque là état d'un risque de 2 à 4 fois supérieur
REMARQUE 2 : Cette réponse est "abstraite", en ce sens que... In vitro, en laboratoire, à volume égal le sperme est plus riche en virus...D'autres facteurs entrent en ligne de compte bien évidemment dans la transmission, qui vont soit majorer soit minorer le risque
    Ainsi, de ces facteurs et en dehors de l'état des muqueuses :
  • la souche virale (certaines sont plus ou moins agressives par voie "muqueuses sexuelles")
  • le stade évolutif de l'infection : avec la charge virale, l'état immunitaire (taux de CD4)
  • l'existence ou non d'un traitement anti-retroviral, son efficacité ou non...
À noter également que le potentiel infectieux des hommes et des femmes évolue parallèlement à la charge virale, la dépression immunitaire, les résistances au traitement, les autres IST, etc.
REMARQUE 3 : Des remarques précédentes je pense que l'on peut déduire que les femmes ayant des rapports sexuels exclusivement avec des femmes sont physiologiquement moins vulnérables face au risque VIH que les femmes hétéro- ou bisexuelles
* Christine Fernandez était à l'époque responsable au CIDAG de l'Hôtel-Dieu de Lyon [Porte 17 et Espace Prévention Santé]

Nbb : Cette FAQ est donnée pour simple aperçu de questions qu'on se posait en 1999