Valérie Bourdin (ALS) : Donc on vous a présenté le préservatif féminin... vous en aviez entendu parler, avant ?
Une cliente de la pharmacie : Oui, on m'en avait informée régulièrement depuis le collège, où un groupe d'éducateurs venaient régulièrement nous parler, donc une fois par trimestre,
nous en informer. Nous étions en troisième, à l'époque. Donc on nous a parlé du préservatif masculin, et du préservatif féminin bien entendu !
V.B. : Ah bon, il y a combien de temps de ça ?
La cliente : c'était en quatre-vingt-quinze (1995)
V.B. : Quatre-vingt-quinze et on vous a parlé du préservatif féminin ?!
La cliente : On m'a parlé du préservatif féminin, oui
V.B. : Alors là c'est vraiment incroyable ! Je crois que vous êtes la première personne depuis que je fais de la prévention, ça va faire huit ans, qui me dit ça
La cliente : Parce que ça a existé plus tard, ou...?
V.B. : Ça fait quinze ans que ça existe, c'est commercialisé en France depuis sept ans, mais il y a très très peu de gens qui
savent que ça existe. Mais que déjà en 95 on vous parle du préservatif féminin, je trouve que c'est vraiment incroyable
bb : C'était en Suisse ?
La cliente : non non, nous étions bien en France, à côté de Lyon. C'était dans une petite ville. Vraiment, c'était... on n'avait
aucun tabou, c'était vraiment très très libre et on a pu poser des questions. Et justement quelqu'un a posé cette question "Est-ce qu'un jour il y aura des
préservatifs féminins" et c'est là qu'on en est venus à toutes les informations sur le préservatif féminin
V.B. : On vous l'avait montré ou bien on vous en avait juste parlé ?
La cliente : On nous en avait seulement parlé
V.B. : Et là aujourd'hui c'était la première fois que vous en voyiez un, ou vous en aviez déjà vu entre temps ?
La cliente : C'est la première fois que j'en vois un aujourd'hui
V.B. : Et qu'en pensez-vous ?
La cliente : Et bien moi je trouve ça super sympa, maintenant que je connais, moi, mon corps en tant que femme. Plus jeune j'aurais eu peur, j'aurais jamais
voulu accepter de le mettre, mais c'est vrai que ça a l'air vraiment pratique. Moins gênant aussi, pour les femmes qui veulent connaître avec leur partenaire autre
chose que le préservatif masculin. C'est pas mal. J'ai eu aussi des soucis, justement d'allergie, au niveau des muqueuses, c'était très gênant
Valérie : À cause du latex ?
La cliente : À cause du latex, oui
V.B. : Effectivement le préservatif féminin peut être une bonne alternative au préservatif masculin, pour différentes raisons et notamment par rapport aux problèmes d'allergie ou d'irritation au latex. Comme le préservatif féminin n'est pas en latex mais en polyuréthane, il n'y a pas ce genre de désagréments
La cliente : Oui, et je n'étais pas au courant non plus du temps de port, qu'on pouvait le porter
huit heures avant, déjà se préparer, préparer son corps à rentrer aussi en contact avec quelqu'un d'autre. Je trouve ça quand même pas mal, cette idée
aussi de pouvoir, avec le même partenaire bien évidemment, avoir encore un rapport sexuel et pouvoir utiliser à nouveau...
V.B. : Valérie : oui effectivement le fait de pouvoir le mettre avant le rapport (8h avant c'est un maximum !) ça change le rapport au préservatif et puis cela peut vraiment être un confort pour ne pas avoir à négocier la capote. Et puis aussi le fait de ne pas avoir à changer de préservatif pour deux rapports successifs avec le même partenaire est également un avantage que ne propose pas la capote, puisque déjà qu'il y a une pause dans l'érection, il faut la changer et en mettre une autre
La cliente : Et puis ça a l'air très pratique, on tourne, on l'enlève et puis voilà !
V.B. : Par rapport à l'image que vous aviez pu vous en faire à l'époque, est-ce que vous pensez que la
présentation qu'on vous a faite aujourd'hui est venue un petit peu modifier l'image que vous aviez du préservatif féminin ?
La cliente : Oui oui, parce que là il y a une bonne présentation, on m'a montré les gestes à faire, on m'a montré aussi l'intérieur du corps d'une femme...
V.B. : Avec le modèle pelvien* ?
La cliente : Ce modèle pelvien, oui très très bien. Donc en principe j'ai tout pigé !
V.B. : Est-ce que vous pensez que la pharmacie c'est un bon lieu pour informer sur le préservatif féminin ?
La cliente : Bien sûr ! On vient se soigner, on vient parler de notre santé c'est très important. Moi je soutiens cet accueil, je vous soutiens
bb : On ne présente que le Femidom®, quid du Presinette® ?
V.B. : Presinette®, on fait le choix de ne pas en parler parce qu'en fait le laboratoire qui les fabriquait a arrêté sa fabrication. Donc cela ne nous paraît pas judicieux de parler d'un produit qu'on ne peut plus trouver dans le commerce
bb : Il n'y a pas de concurrence au Femidom® ?
V.B. : Aujourd'hui non, il n'y a qu'un seul fabricant de préservatifs féminins au monde. En général le préservatif féminin est vendu entre 1,5€ et 2,5€s dans les pharmacies. Que pensez-vous de ce prix ?
La cliente : Oh c'est encore un peu cher ! Il faudrait que les femmes soient au courant. Qu'on informe de plus en plus de
femmes, et d'hommes aussi, et qu'il n'y ait plus de malaise pour pouvoir ensuite consommer et pour pouvoir baisser les prix