[ virgule vocale : extrait de l'interview d'une visiteuse de l'expo ]
Mais je trouve qu'il y a certaines affiches qui sont vraiment choquantes, d'autres qui le sont un peu moins mais qui je pense permettent de passer mieux le message, justement, parce que je pense que les jeunes sont moins... La prévention dans les collèges et les lycées, je pense qu'ils n'y accordent pas beaucoup d'importance, et justement avec certaines affiches comme ça, ça pourrait peut-être les faire réagir autrement
L'exposition 600 affiches contre le Sida ...l'association Actis
bb : Pierrick, tu es bénévole à Actis ?
Pierrick : Bénévole et permanent donc salarié. Je suis salarié et en plus je donne de mon temps libre à côté, en bénévolat
bb : une association de lutte contre le Sida ?
Pierrick : Oui, et on est présent sur Saint-Étienne, sur Roanne et sur le Puy-en-Velay aussi, donc on a trois pôles. Le pôle principal, la "maison mère", est à Saint-Étienne. À Actis on a deux grands objectifs. C'est bien sûr la prévention auprès de tous les publics : du grand public, du public migrant, de toute sexualité, etc. Et le deuxième objectif, c'est bien entendu l'aide aux malades, à leur famille et aux personnes proches
[ virgule vocale : "on m'avait dit qu'il y avait des affiches..." ]
Pierrick : Alors oui, on a une grande, grande exposition d'affiches de prévention, qui bien entendu tourne autour du thème du Sida. Cette exposition se tient à La Verrière à Saint-Étienne, à côté du Planétarium, pas très loin du Cours Fauriel
Cette exposition regroupe plus de 660 affiches, de 150 structures, donc des associations ou des Ministères de la Santé. Et aussi, cela représente plus de 60 pays, quasiment 63 pays. Elles ont été classées par Continent, pour que les gens puissent s'y retrouver plus facilement. Il y a aussi des catalogues de traduction, toutes les affiches ont été traduites pour que les gens puissent comprendre facilement ce qu'il y a d'écrit dessus, qu'ils voient les différences suivant les pays. Différences de prévention : on ne va pas parler du Sida de la même manière en Autriche qu'au Burkina Faso, ou par exemple qu'en Colombie ou qu'à New York. Les peuples, les coutumes, tout ça va faire qu'on va traiter le sujet différemment
On ne savait pas du tout ce qu'on allait recevoir. En fait on a été très étonné, plutôt, de voir que certains petits pays ou petites îles arrivaient à se bouger et à nous faire parvenir des choses. Comme le Cap Vert par exemple, qui nous a fait parvenir des affiches, et on sait que le Cap Vert c'est une petite île. C'est une assoce du Cap Vert qui nous a envoyé des choses, et à côté de ça, le Ministère de la Santé à Washington, personne ne l'a trouvé. C'est plus ça qui nous a surpris, c'est que les grandes structures, celles qui seraient à la limite le plus à même, le plus capable, et qui ont le plus de moyens, ce n'est pas forcément elles qui font le plus d'efforts. Donc c'est plus dans ce sens-là que ça nous a surpris
Après, on a vu aussi l'importance des affiches envoyées par l'Afrique. Ce qui nous a surpris, c'est aussi la beauté de certaines affiches qui relèvent quasiment de l'art. Comme des affiches d'Océanie, d'Australie notamment, qui ont été faites par les aborigènes. Ce sont des dessins vraiment magnifiques, il y a des photos qui relèvent quasiment de la photo d'art, et d'autres beaucoup plus crues aussi, donc il y a une très grande diversité. Elles sont vraiment toutes différentes, elle amènent toutes quelque chose. Il y en a qui traitent le problème très très en douceur, avec des dessins, beaucoup de couleurs. D'autres qui sont beaucoup plus crues. Personnellement je n'ai pas vraiment de préférence, il y en a plusieurs qui m'amusent, il y en a qui m'interpellent vraiment plus profondément...
[ virgule vocale : "moi je sais que personnellement je m'étais jamais posé la question, sur les autres pays. J'aurais jamais pensé que d'autres pays pouvaient... enfin ça m'avait jamais... Je savais que la France faisait de la prévention, mais je ne me suis jamais renseignée, notamment si par exemple l'Angleterre faisait des affiches, ou dans des magazines, ou même à la télé. J'ai jamais pensé à regarder, ou à me renseigner même. Donc c'est vrai que moi j'ai bien aimé, j'ai été impressionnée, vraiment" ]
Pierrick : Des affiches tellement différentes qu'on ne peut pas avoir une préférence, je pense. Tous les sujets sont traités, aussi bien l'homosexualité, les drogues, l'hétérosexuel, les enfants... Tous les sujets sont traités donc voilà, il n'y a pas d'affiche préférée, c'est vraiment à l'appréciation de chacun. Pour ma part, il y en aurait trop pour pouvoir les citer ici. Toutes m'interpellent
[virgule musicale]
Cette exposition est partie d'une idée, d'une petite idée qu'on avait eue en Septembre 2001. On s'est dit que le 1er Décembre, la Journée Mondiale de lutte contre le Sida, tombait un peu en désuétude, que les médias ne s'y intéressaient plus beaucoup, donc que le grand public ne s'y intéressait plus beaucoup aussi. Donc on a eu une idée, à l'association, de faire une exposition d'affiches venant du monde entier
Au départ on pensait, en Septembre 2001, la faire pour Décembre 2001. On a commencé à envoyer des courriers, des E-mails, à des associations à travers le monde entier. Et devant l'afflux de leurs réponses positives, des affiches qu'on recevait, etc., on s'est vite rendu compte qu'on ne pourrait jamais être prêt à temps pour Décembre 2001. Un an a passé, les affiches continuaient d'arriver, l'expo devenait de plus en plus grande, donc on a continué, et finalement on a pu arriver en 2003. Il fallait bien qu'on fixe une date, un jour pour débuter, et on a décidé que ça allait être en 2003. Et puis, tout ce temps en plus ça a été mis en profit pour chercher des fonds, pour plastifier les affiches, etc.
Donc ça a été un très long travail pendant deux ans, on ne s'est vraiment pas ennuyé à l'association. Il fallait bien ce temps-là pour préparer cette expo
[virgule musicale]
Pierrick : Les affiches nous les gardons, elles ont été données gracieusement par toutes les associations... ça aussi, on peut toutes les remercier. Car pour certaines elles ont beaucoup de moyens donc il n'y a pas trop de problèmes, mais pour d'autres c'est plus délicat mais elles ont fait le geste et c'est vraiment tout à leur honneur, dans des pays en voie de développement, en Afrique ou en Amérique du Sud ou en Asie. Ça peut paraître pour nous très simple d'envoyer un courrier en recommandé, avec une affiche à l'intérieur, mais pour certaines associations de ces pays-là c'est beaucoup plus délicat. Elles nous ont fait don gratuitement de ces affiches, donc on va les garder, et plus tard l'exposition est amenée à tourner en France. Et normalement, si tout se passe bien, on a déjà des demandes de la part de pays étrangers, la Belgique, l'Italie, l'Allemagne, donc Bruxelles, Cologne et Milan, qui nous ont demandé à ce que l'exposition vienne. Donc on va tout faire, on va essayer de trouver des fonds pour faire en sorte qu'on puisse envoyer toute cette exposition dans ces pays-là, qu'elle puisse tourner et toucher le plus grand nombre de gens
Pendant deux ans cette exposition nous a pompé on va dire beaucoup beaucoup d'énergie, et 1er Décembre 2004 on sait pas. Ça va être dur de faire plus gros, quand on voit tout ce qui a été mis en œuvre ici. On va peut-être revenir un peu sur nos moyens, on va peut-être y aller plus doucement. Bien sûr on y pense, le 1er Décembre pour nous c'est une journée très importante. C'est malheureux qu'il n'y ait qu'une seule journée dans l'année, dédiée au Sida. En même temps il faudrait que les gens y pensent tous les jours et pas seulement autour du 1er Décembre. Mais pour nous la lutte elle est quotidienne, donc voilà, on pense bien sûr au 1er Décembre, mais il n'y a pas vraiment d'objectif fixé
[virgule musicale - FIN DE PLAGE]